Depuis quelques années fleurissent de nombreux rapports sur les femmes célibataires Maroc, les femmes célibataires tunisiennes et algériennes : Femmes célibataires maghrébines, est-ce une nouvelle tendance de société ?

Il semblerait en effet que le célibat féminin soit devenu une lame de fond au Maghreb, traduisant une vraie révolution dans une société, où mariage et famille étaient deux piliers de la vie sociale et religieuse.

Célibataires maghrébines, état des lieux

Femmes célibataires Maghreb, un accroissement constant

Selon une étude de l’ONG « Family Optimize » réalisée en 2016, les femmes célibataires seraient de plus en plus nombreuses en Afrique du Nord et au Moyen-Orient (zone ANMO) : non seulement l’âge moyen du mariage recule, mais le taux de divorce aurait tendance à augmenter.

Les pays les plus touchés par le célibat féminin seraient ainsi l’Irak (85 %), le Liban (85 %), la Tunisie (81 %) et le Maroc (80 %). Inversement, l’Arabie Saoudite avec 36 % et le Qatar avec 41 % seraient les pays comptant dans leur population le moins de femmes célibataires par mi les pays arabo-musulmans.
Le taux de célibat global (femmes célibataires + hommes célibataires) serait ainsi de 25% à peine à Bahreïn, de 30% au Yémen, de 40% en Egypte et au Maroc, de 42% en Jordanie et en Arabie Saoudite, de 50% en Algérie et de 62 % en Tunisie ( données statistiques de 2018).

Ces chiffres sont parfois très éloignés des chiffres officiels, tant la définition de la femme célibataire maghrébine varie d’un pays à l’autre : certains effectuent les calculs sur toutes les femmes adultes, là où d’autres ne retiennent que les femmes en âge de féconder, de 18 à 40 ans par exemple. De la même manière, certains considèrent comme automatiquement célibataire toute femme non mariée, peu importe son statut (veuve, union libre), d’autres pas.

Au-delà des chiffres exacts, le célibat au Maghreb et au Moyen-Orient s’installe indéniablement comme un vrai phénomène de société.

Les Femmes célibataires au Maroc

Un rapport du Haut-Commissariat au Plan intitulé « Population et développement au Maroc », a pointé les nombreux changements dans le système familial marocain, associés à une baisse de la fécondité et des mariages. La femme célibataire marocaine semble devenir la norme.

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L’un des changements les plus nets au Maroc est en effet l’augmentation croissante du célibat féminin dans la population, avec 35% des femmes marocaines jamais mariées : ce taux est de 24% entre 30 et 34 ans et de 11% entre 45 et 49 ans.

Huit millions de Marocaines en âge d’être mariées sont célibataires. Elles placent les études, le travail et l’autonomie financière à la tête de leurs priorités

Le taux de célibat atteindrait ainsi 76,2 % chez les 20-24 ans, portant l’âge moyen du mariage Maroc à 31,9 ans chez les hommes et 25,5 ans chez les femmes (2018). Cela traduit une modification profonde de la notion de famille marocaine, qu’un autre chiffre résume parfaitement : en 1960, le taux de fécondité était de 7 enfants par femme ; il n’est plus en 2018 que de 2,38 ! Un effondrement total et spectaculaire du taux de fécondité.
70 % des femmes marocaines prendraient aujourd’hui un moyen de contraception, signe que leur corps leur appartient. Autre évolution des mentalités et de la sociologie de ces pays, autre fois gouvernés par la tradition et des pans de charia (la loi religieuse dans l’islam).

Les Femmes célibataires en Tunisie

La Tunisie s’inscrit dans la même tendance avec un taux croissant de tunisiennes célibataires. L’Office National de la Famille et de la Population estime ainsi que ce taux a augmenté de 10 points en 10 ans, pour atteindre selon les chiffres officiels 61 %, là où Family Optimize évoque même un chiffre de 81 %.

Sur 30 ans, le taux de célibataires tunisiennes 25-29 ans a ainsi doublé, passant de 24,6 à 49,6 % !

Le taux de célibat varie en revanche grandement selon les régions : sont ainsi au-dessus de la moyenne nationale les villes de Tataouine, Mdenine, Kébili, Tunis et de manière plus générale les gouvernorats du Sud et du centre-Ouest.
Ce taux de célibataires serait en revanche plus faible à Bizerte et Sfax ainsi que dans les gouvernorats de Ben Arous, Nabeul, Siliana, Zaghouan, Béja Jendouba et Manouba, traduisant peut être la persistance plus marquée de traditions culturelles.

Les Femmes célibataires en Algérie

credits : entrealgerienne.com

SI l’Algérie est également touchée par le phénomène du célibat au féminin, les chiffres sont tout de même moins marqués qu’au Maroc ou en Tunisie. Le pays est dernier du trio des célibataires maghrébines ! Les femmes algériennes connaissent moins le célibat que leurs homologues marocaines ou tunisiennes.

Alors que le taux de femmes mariées était de 62,3% en 1977, il est passé dès 2008 sous les 50 % avec 49,4%.
Il s’inscrit sur une légère tendance baissière depuis.
En 2018, l’Algérie comptait environ 11 millions de femmes célibataires algériennes, sur les18 millions de femmes que compterait le pays .

Une étude menée par le Centre de Recherche en Anthropologie Sociale et Culturelle d’ Oran prouve que le célibat en Algérie n’est pas une mode passagère, mais un véritable phénomène de société, progressant inexorablement du nord vers le sud et des villes vers les campagnes.

Pourquoi tant de femmes célibataires maghrébines ?

Une évolution socio-culturelle mondiale

L’augmentation des femmes célibataires marocaines, tunisiennes ou algériennes s’inscrit dans une tendance mondiale d’émancipation féminine.
L’urbanisation, les études prolongées, les responsabilités professionnelles, le besoin de prendre sa vie en main sont les explications essentielles de cette tendance sociétale.
L’union endogamique, dans ses formes ancestrales nées de normes religieuses, de la pression des proches ou du besoin de préserver la communauté de la disparition, sont aujourd’hui rejetées par la nouvelle génération.

Ce phénomène est d’ailleurs corrélé à un mariage de plus en plus tardif lorsqu’il se fait, expliquant proportionnellement l’augmentation du taux de célibataires maghrébines : un mariage plus tardif, un divorce plus fréquent, la période de femme mariée diminue au profit de la femme célibataire.

Le célibat au Maghreb ou le poids familial

Si le célibat féminin, notamment urbain, est en progression constante, cela ne signifie pas qu’il est socialement toujours bien toléré.
Autant l’homme célibataire maghrébin dérange peu, autant la maghrébine célibataire peut être mal vue, en raison notamment des enjeux liés à l’impératif de virginité avant le mariage.

Nombreux sont les témoignages soulevant les difficultés vécues par ces femmes célibataires, engendrant des difficultés sociales et affectives au quotidien.
Le regard familial peut être très négatif, les reproches venant le plus souvent d’ailleurs de femmes mariées : reproche de ne pas avoir de mari et/ou de ne pas être mère.

Pour preuve, trouver un logement pour une femme célibataire au Maghreb s’avère d’ailleurs très compliqué, en espérant ensuite que les voisins ne viennent pas surveiller et soupçonner et émettre des reproches infondés.
Dans des cas extrêmes, la pression familiale peut se transformer en harcèlement et devenir très dure sur le plan psychologique.

Pour certains, le célibat reste en effet encore synonyme d’anomalie réductrice dont le seul traitement est le mariage.
Dans ces conditions, vivre une sexualité féminine hors/avant le mariage reste évidemment compliqué, car elle transgresse les normes juridiques, morales et religieuses de la société.

Être Célibataire maghrébine en France

Paradoxalement, les femmes maghrébines installées en France semblent rester plus souvent et plus longtemps célibataires que les autres Françaises.

Comment expliquer ainsi leur célibat prolongé ?

Est-ce une influence culturelle latente, qui fait que la pression reste encore une contrainte forte chez elle, et donc source d’inhibition ?
Ou au contraire assiste-t-on à un effet contre-balancier, avec le désir de profiter au mieux de son autonomie ?

Tout cela pose évidemment la question du célibat, voulu ou subi ?
Car si les causes du célibat sont multiples, il résulte souvent d’une combinaison de facteurs philosophiques, intimes, sociaux, psychologique, culturels voire économiques : l’essentiel est alors pour la femme célibataire d’être en harmonie avec soi-même.

L’augmentation du nombre de femmes célibataires maghrébines s‘inscrit donc dans un phénomène de société observable partout dans le monde, s’accompagnant d’un âge de mariage plus tardif et de divorces plus fréquents.
Même si le regard d’une partie de la population peut encore être critique, une femme célibataire Maroc, Algérie ou Tunisie ne doit pas s’arrêter à ce qu’on pense d’elle.

 

Toute célibataire maghrébine doit juste s’assurer qu’elle est en phase avec ses besoins et ses envies, pour vivre son célibat comme elle l’entend, en liberté et sans préjugés.

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Pour en savoir plus :

https://www.ined.fr/fichier/s_rubrique/24838/intro.femmes_maghreb.fr.pdf (femmes maghrébines)

https://www.hcp.ma/Etudes-demographiques_r165.html (Maroc)

https://journals.openedition.org/gss/1987 (Maroc)

http://census.ins.tn/fr/resultats (Tunisie)

https://www.crasc.dz/index.php/fr/ (Algérie)

https://journals.openedition.org/terrain/2710 (France)

creditsphoto à la une : http://entrealgeriennes.com