L’immigration maghrébine au Canada

Le Maghreb a connu ces es trois dernières décennies des bouleversements sur tous les plans : économique, démographique, social, politique…Notamment en Tunisie puis en Algérie où de puissants mouvements populaires ont réussit à imposer d’importants changements politiques (départ des présidents Zine el Abidine et de A. Bouteflika), sans que cela change réellement le cours des choses en ce qui concerne les populations au premier chef : le travail, le logements, le coût de la vie, l’éducation et la formation, les libertés individuelles et collectives dans tous les domaines : expression, circulation des personnes entre pays maghrébins mais aussi vers les autres pays…

Rêves d’évasion

Globalement, une crise profonde que les nouveaux dirigeants (concernant notamment la Tunisie et l’Algérie) n’arrivent pas à endiguer. Alors, les regards se tournent vers quelques « ailleurs » proches ou lointains où beaucoup (surtout parmi les jeunes) pensent y trouver une vie meilleure.
Les pays d’immigration traditionnelle en Europe (France, Italie, Espagne, Grande-Bretagne, Belgique, Allemagne..) sont toujours désirés, mais les candidats au départ savent que désormais ces pays, déjà relativement saturés en matière d’immigration ont plus ou moins fermé leurs portes de différentes manières , et que même si on arrive à passer à travers les mailles du filet, s’y établir, y trouver un travail, un logement décent à prix abordable, et si possible l’âme sœur, n’est pas chose aisée.
Par ailleurs, l’information circulant désormais librement entre les deux rives de la Méditerranée, grâce aux nouveaux médias et notamment les réseaux sociaux, ils sont au courant des autres problèmes récurrents : islamophobie, racisme, attentats dus à des terroristes suivis immédiatement de lois encore plus dures, notamment à l’égard des populations de confession musulmanes.
Les pays du Nord (Suède, Norvège, Finlande, Danemark) sont tout aussi touchés par la crise et connaissent eux aussi leurs problèmes d’immigration .
Alors… Partir, mais pour aller où ? Les Etats-Unis ? Trop loin, trop cher…Et il y a tout ce racisme dirigé notamment contre les noirs et les latinos, ces assassinats réguliers… Deux destinations pourtant ont la faveur des Maghrébins: l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Mais là encore, il y a l’éloignement, il faut parler l’Anglais et l’immigration y est surtout d’origine asiatique. La communauté maghrébine y est pour ainsi dire insignifiante. Donc, pas grand monde sur qui on peut compter.
Il reste…le Canada ! Tout pour plaire. Ce pays non seulement n’a pas un passé de colonisateur, mais lui-même est une ancienne colonie. On y parle Anglais, mais aussi Français dans une large partie du pays. Et là, il y a une communauté Maghrébine, déjà installée et où les choses semblent plutôt bien se passer. Mais qu’en est-il vraiment ?
Le Canada a toujours eu d’excellentes relations avec les trois principaux pays du Maghreb avec des niveaux d’investissements qui diffèrent d’un pays à l’autre. Les entreprises canadiennes qui s’y installent ont l’avantage de la francophonie et de la sympathie que ce pays inspire.
Disposant d’un immense territoire (le deuxième plus grand pays au monde), d’un niveau de développement qui le classe parmi les plus grands du monde, il connaît comme tous les grands pays développés une crise de décroissance démographique (baisse des natalités, population vieillissante…). Le Canada a très tôt eu une politique d’ouverture, voire d’encouragement à l’immigration qu’elle soit d’origine asiatique, d’Amérique Latine, d’Afrique ou du Maghreb, jusqu’à ces dernières années où le pays, à son tour a commencé à mettre des freins.
Ainsi, pour enrayer la dénatalité et éviter un déclin démographique face à la majorité anglophone du Canada, le Québec a en effet adopté un régime législatif qui lui permet de sélectionner des « ressortissants étrangers en mesure de participer pleinement, en français, à la société québécoise (1)  ». Le Maghreb, à l’instar de l’Afrique de l’Ouest ou d’Haïti, est ainsi vu comme le réservoir francophone d’une immigration perçue très largement comme nécessaire au développement de la province.

Il a attiré et attire encore beaucoup de Maghrébins candidats au départ. Généralement une population issue des nouvelles générations et plutôt jeune.
Parce qu’ils sont diplômés et qu’ils parlent français, les immigrés originaires d’Algérie, du Maroc et de Tunisie sont accueillis par la « Belle Province », généralement mieux que dans les pays de la vieille Europe. Mais très vite (surtout pour les dernières vagues d’immigration), ils rencontrent d’importantes difficultés pour échapper au chômage ou pour trouver un emploi correspondant à leurs compétences.

Montréal : une mosaïque ethnique

Immigration maghrébine au Canada

Avec ses deux millions d’habitants, la ville de Montréal est divisée entre francophones (à l’est et au nord) et anglophones (au sud-ouest de l’île). C’est une véritable mosaïque ethnique. La partie francophone concentre une bonne part de la population maghrébine et surtout algérienne au Québec. Au Canada, où un habitant sur cinq est né à l’étranger, on compte deux cent mille Maghrébins, dont 80 % installés dans la province du Québec et 70 % dans la seule ville de Montréal  (2).
Il existe des boucheries halal, les agences de voyages proposent des vols bon marché pour le Maghreb et les boulangeries vendent des pâtisseries traditionnelles. Il y a aussi des boutiques de vêtements traditionnels (notamment pour les fêtes et les mariages) qui vendent aussi des ustensiles de cuisine « du pays ». On célèbre joyeusement les victoires des équipes de football maghrébines, la police est présente, discrète, pour détourner la circulation et éviter les débordements. De nombreux cafés portent le nom d’établissements très connus à Alger, Tunis ou Casablanca.

Cela n’empêche pas un certain désappointement, des amertumes, des critiques, voire des protestations. Certains ne cachent ni leur déception ni leur colère à l’égard des autorités québécoises, qui ne feraient pas tout pour leur garantir une meilleure intégration.

Les maghrébins, mieux considérés au Canada qu’en Europe ?

Les statistiques montrent que les Maghrébins sont la communauté la plus touchée par le chômage. Et en effet, cela ne semble pas être un problème et encore moins une priorité pour les autorités. L’accès à la fonction publique ne leur est pas facile. Pour certains métiers comme par exemple le journalisme, les portes leur sont fermées à moins de disposer d’un CV très convaincant et d’»entrées » importantes dans le pays d’origine.
Parfois, même la maîtrise du Français peut devenir un handicap dans les entreprises où la majorité des employés sont anglophones.
De fait, la complexité des relations triangulaires entre le Québec, la France et les pays du Maghreb façonne le quotidien des immigrés d’origine maghrébine. Dans l’ensemble, les Maghrébins sont bien mieux accueillis qu’en Europe. Ils finissent par avoir un vrai attachement à cette terre d’adoption.

Quand la France exporte ses problématiques d’immigration au Canada

Les problématiques sur l’immigration telles que connues en France ne sont pas de fait les mêmes que celles qui se posent au Canada. Mais à force, elles rejaillissent aussi sur les débats publics canadiens, car il y a bien un « triangle » politique, idéologique et culturel entre la France, les pays du Maghreb et le Canada, pour de multiples raisons.
Quand le Canada reprend par exemple les sempiternelles querelles françaises sur la laïcité ave leurs corollaires sur le port du voile, l’abattage des moutons pour le jour de l’Aïd etc…

Deux événements majeurs sont venus créer le malaise au sein de la communauté maghrébine. Le premier concernait la tenue, en 2007 et 2008, de débats publics à propos des « accommodements raisonnables » imposés depuis 1985 par la Cour suprême du Canada. Ces accommodements encadrés par les tribunaux autorisent par exemple des congés les jours de fête religieuse, le port à l’école du couteau traditionnel par les enfants sikhs, celui du hidjab par les musulmanes ou de la kippa par les juifs.
Ces décisions ont eu pour résultat la naissance d’une crainte croissante des Québécois à l’égard de l’immigration.

Le second événement a été la proposition d’une « charte des valeurs québécoises ». Cette charte entendait encadrer la pratique des « accommodements raisonnables » en réaffirmant les valeurs de laïcité et d’égalité entre les femmes et les hommes. La charte (suivant ainsi l’exemple Français) interdisait notamment à tout le personnel de l’État, de l’éducation ou de la santé de porter des « signes religieux facilement visibles et ayant un caractère démonstratif ».  Elle fut abandonnée à la suite de la victoire du Parti libéral en avril 2014.
Durant ces deux moments où les problématiques et décisions d’un autre pays sont venus s’insinuer dans le débat public canadien, nombre de migrants se sont sentis stigmatisés et reproché à la classe politique d’avoir joué avec le feu en créant un climat général d’intolérance.

La place des femmes au Québec

Comme nous l’avons vu plus haut, une charte sur l’interdiction des signes religieux dans certains postes de la fonction publique avait failli être appliquée. (3)
Mais cela n’a pas empêché la persistance dans l’espace politique et médiatique de conversations autour du voile.
Cette tendance à vouloir contrôler les corps des femmes racisées n’est en réalité pas un phénomène récent. La légifération de la manière dont les femmes musulmanes se présentent dans l’espace public n’est pas une originalité québécoise, puisque la France, la Belgique et d’autres pays ont adopté différentes lois interdisant le port du voile et voient régulièrement apparaitre dans l’espace médiatique et politique des discours sur le sens du voile, la liberté des femmes, la compatibilité ou non de l’islam et de la modernité, la laïcité, les valeurs québécoises, les valeurs républicaines, etc.
Les rhétoriques et arguments changent et s’adaptent au contexte, mais la formule reste la même: les polémiques se font au détriment des femmes et des communautés musulmanes de qui l’on parle sans cesse, mais avec qui l’on ne dialogue que très peu, ignorant ainsi complètement les voix des premières concernées.
Dans les faits, et selon les témoignages de plusieurs associations féministes ou de défenses des droits des femmes, mais aussi de témoignages individuels plus ou moins relayés par des médias attentifs au problème, la pression de la société, au quotidien, dans la rue, les lieux publics et au travail est si forte que nombre de femmes finissent par céder et à renoncer au voile pour éviter les offenses, les tracasseries en tout genre et surtout pour préserver leur travail quand elles en ont un ou de se donner plus de chances de décrocher un poste si elles sont à la recherche d’un emploi.

Mariages avec consentement mutuel et mariages forcés

Concernant les mariages (consentis ou forcés), dans une société multi-ethnique comme l’est la société canadienne il faut distinguer :
– les couples « co-nationaux » : union de deux personnes de même origine (européenne ou autre) et citoyens canadiens titulaires de la nationalité canadienne. Majoritairement, ces couples sont de même religion, qu’ils soient croyants, pratiquants ou non.
– les couples « inter-ethniques » : mariage de deux personnes d’origine ethnique ou géographique différentes, ce qui entraîne le plus souvent l’»appartenance » ou la croyance en des religions différentes.
Dans certains milieux maghrébins installés au Canada, le poids des traditions reste très fort. Les mariages forcés, malgré la législation canadienne stricte à ce sujet, persistent, moyennant de multiples subterfuges. Cela concerne évidemment les mariages entre maghrébins quel que soit leur pays d’origine.
Signalons que là encore, l’idéal d’un Maghreb unifié et solidaire reste à l’état de projet (comme au Maghreb lui-même) et que les dissensions, les malentendus, voire les rivalités entre Marocains, Tunisiens et Algériens peuvent ressurgir en formes de litiges plus ou moins graves lors d’événements importants. Généralement, la communauté maghrébine immigrée au Canada reflète les rapprochements ou les querelles (souvent politiques) qui divisent encore les trois pays.
Le résultat est que les mariages inter-maghrébins sont plutôt rares et plus sujets à problèmes quant à la « cohabitation » entre les deux époux et leurs familles respectives.
Les femmes victimes de mariage forcé éprouvent de nombreuses difficultés qu’elles ne peuvent pas toujours exprimer.
Elles sont doublement vulnérables du fait, d’une part, des formes d’abus et d’exploitation dont elles peuvent être l’objet et, d’autre part, de leur statut parfois précaire d’immigrantes, en particulier lorsqu’elles sont parrainées par leur conjoint. Des études menées dans certains pays européens, notamment en Norvège et en Belgique, ont mis au jour une situation inattendue, vu l’ampleur que prenait la problématique, signalant une certaine urgence d’agir. Ces pays ont alors fait le choix de criminaliser la pratique des mariages forcés. Le Canada n’a pas pris une telle initiative.
Bien entendu, ce phénomène ne concerne pas les couples mixtes où l’époux n’est pas d’origine maghrébine ; cela concerne des cas d’»arrangements » intermaghrébins, même si l’époux, l’épouse ou les deux à la fois possèdent la nationalité canadienne.

Divorces :

Des chercheurs ont comparé les taux de divorce des mariages mixtes à ceux des mariages entre compatriotes au Canada, en France et aux États-Unis. Les résultats ont démontré que les taux de divorce des couples internationaux et interethniques aux États-Unis et au Canada sont légèrement plus faibles que pour les couples co-nationaux ou co-éthniques. Cependant, des résultats inverses ont été constatés en France où les mariages internationaux et interethniques présentent plus de risques de finir en divorce. Les chercheurs du projet ont découvert que la religion et le pays d’origine, la perception du mariage par la famille et les amis jouent un rôle important dans la réussite ou l’échec du mariage. D’autres facteurs clés jouent également un rôle comme l’âge, l’histoire conjugale, le travail, l’histoire conjugale des parents et la présence ou non d’enfants.

Jeunes canadiens d’origine maghrébine

L’observation des comportements et trajectoires des jeunes canadiens nés de parents maghrébins ou de couples mixtes permet d’examiner la question de la transmission identitaire au sein des familles.
Les choix des parents déterminent certes en grande partie l’identité de leurs enfants, mais ces derniers, vivant dans un grand pays démocratique où les libertés principales sont garanties, participent aussi largement à ce processus. Cependant, au sein des recherches universitaires ou des enquêtes journalistiques, le sort des individus mixtes est un thème peu développé. Leur point de vue est rarement sollicité et un nombre limité d’enquêtes est réalisé à partir d’entretiens menés auprès d’eux.
Dans sa revue de littérature sur les mariages internationaux, Cottrell (1990) (4) indique que les études sur ce type de mariage incluent rarement l’expérience et l’identité des jeunes. Il observe également le nombre réduit de recherches sur les enfants biraciaux. De fait il y a peu d’écrits consacrés à l’exploration des sentiments identitaire des personnes élevées et éduquées avec les valeurs et symboles ayant trait à deux cultures. Dans le cas de la France, ce type d’études est quasi inexistant car la loi interdit en toute circonstances (statistiques, sondages, enquêtes sociologiques…) toute référence à l’origine ou à la religion des personnes interrogées.
Les recherches en langue anglaise abordent plus fréquemment le sujet, du fait qu’en Grande-Bretagne, il n’existe pas de restriction concernant les origines comme c’est le cas en France. D’où l’apparition, depuis une quinzaine d’années, de toute une littérature sur la multiethnicité, la mixité et la biracialité (5).
Il en ressort que les choix faits par les parents et transmis aux enfants par l’éducation au sein de la famille, influencent l’identité de leurs enfants, mais ils ne sont pas les seuls, puisque les jeunes eux-mêmes participent largement à ce processus.
Il y est question de la liberté relative des enfants issus de mariages mixtes. Au fur et à mesure qu’ils deviennent préadolescent et adolescent, ces enfants acquièrent une liberté relative, permise par la société d’accueil, pour faire leurs propres choix, qui expriment alors le rejet, l’abandon ou l’adhésion à la culture de leurs parents.
Généralement, -et c’est le cas au Canada – les adolescents se définissent à travers certains critères d’appartenance (nom et prénom, langue, religion, rapport aux deux pays). Les jeunes mixtes sont souvent mis dans des situations de choix que ne connaissent pas de la même façon les autres enfants.

Notes :

(1)  Article 111 de la loi sur l’immigration au Québec.
(2) De 2005 à 2014, le Québec a enregistré près de 500 000 nouveaux immigrants, dont 39 971 d’Algérie, 38 183 de France, 36 222 de Chine, 36 018 du Maroc, 27 742 d’Haïti et 10 707 de Tunisie. Source : ministère de l’immigration, de la diversité et de l’inclusion, Montréal.
(3) Jean-François Nadeau, « Le Parti québécois sanctionné pour ses errements politiques », Le Monde diplomatique, mai 2014.
(4) Cottrell : Groupe de recherche ethnicité et société Centre d’études ethniques 3744, Jean-Brillant, bur. 550 Montréal (Québec), Canada Case postale 6128
(5) (Root, 1992, 1996; Spickard, 1989, 2000; Maxwell, 1998; Li Po Price, 2000; Luke, 1994; Zack, 1993, 1996; Hall, 1992; Thornton, 1992; Williams, 1992; Stephan et Stephan, 1991, 2000; Sunderland, 1997).

Références bibliographiques :

Arcand, Sébastien. 2003. « Les minorités ethniques et l’État québécois: participation et représentations sociales des associations de groupes ethniques minoritaires lors de commissions parlementaires, 1974-2000 ». Thèse de doctorat en sociologie, Montréal, Université de Montréal
Benes, Marie-France et Dyotte, Suzanne. 2001. «L’intégration des jeunes immigrants et immigrantes à l’école québécoise ». Montréal: Ville-École-Intégration Diversité, n0125
Chicha, Marie-Thérèse. « Le mirage de l’égalité: les immigrées hautement qualifiées à montréal ». 2009. Rapport de recherche présenté à la Fondation Canadienne des Relations Raciales. Montréal: Université de Montréal et Centre Métropolis
Chouakri, Yasmina. 2009. « Femmes immigrantes nouvellement arrivées et égalité entre les sexes: État de la situation dans la région de Montréal ». Projet, Montréal: Table des groupes de femmes à Montréal
Eid, Paul. 2007. « Le rapport entre genre et ethnicité dans les constructions identitaires de la deuxième génération d’origine arabe au Québec». Dans Maryse Potvin, Paul Eid et Nancy Venel (sous la direction de) Les jeunes de deuxième génération issue de l’immigration. Une comparaison France-Québec. Montréal: Éditions Athéna
AZDOUZ, Rachida. « Les Québécois d’origine maghrébine, entre bricolage, affirmation et reconstruction identitaire », Histoire d’immigrations au Québec, Québec, Presses de l’Université de Québec, 2014
CAMARASA-BELLAUBE, Marion. La Méditerranée sur les rives du Saint-Laurent, Une histoire des Algériens au Canada, Paris, Publibook, 2010
MANAI, Bochra. La « Mise en scène » de l’ethnicité maghrébine à Montréal, Thèse (Ph. D.), [En ligne], Montréal, Institut national de la recherche scientifique (INRS), 2015

https://journals.openedition.org/hommesmigrations/2560?lang=en
https://www.cairn.info/revue-migrations-societe-2013-2-page-29.htm
http://www.maghreb-canada.ca/journal/2019/MCE192-08-2019.pdf

Renseignements pratiques:

Organismes et Associations

http://www.atc-tn.org/
https://mena-udem.com/

Marocains du Canada

CDCA – Conseil de Développement Canada Algérie

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